Vous êtes le sel de la terre

Faut-il encore d’autres constats accablants pour envisager sérieusement des solutions ? D’autres diagnostics alarmants pour songer à des remèdes efficaces ? Laissons les âmes pusillanimes qui tergiverseront et procrastineront dans cent ans encore ! Et revenons hardiment au Sermon sur la montagne :
Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s’affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située au sommet d’une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
Qu’ainsi votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. (Mt 5, 13-16)

Être la jeunesse de Dieu, c’est être le sel de la terre « pour que chrétienté continue », et nous avons à portée de main le moyen surnaturel de nous transformer pour transformer la société où nous sommes. C’est la messe de toujours ! Le Saint-Sacrifice qui nous donne le sens concret du sacrifice chaque jour, qui nous fait effectivement préférer l’essentiel à l’accessoire, l’éternel à l’anecdotique, le spirituel à la bibeloterie. Voilà pourquoi Mgr Marcel Lefebvre a prêché une croisade de la messe pour les jeunes, les familles et les chefs de famille, lors de son jubilé sacerdotal de 1979.img 4581

Reprenons le dossier du pèlerinage où le Père Garrigou-Lagrange nous rappelle très opportunément : « Si nous connaissions profondément le prix de la messe quotidienne, nous verrions qu’elle est comme un lever de soleil spirituel, pour renouveler, conserver et augmenter en nous la vie de la grâce, qui est la vie éternelle commencée. Mais trop souvent l’habitude d’assister à la messe, par manque d’esprit de foi, dégénère en routine, et nous ne recevons plus alors du saint sacrifice tous les fruits que nous devrions en recevoir.

« Ce devrait être pourtant l’acte le plus grand de chacune de nos journées et dans la vie d’un chrétien.

« Tous les autres actes quotidiens ne devraient être que l’accompagnement de celui-là, notamment toutes les autres prières et les petits sacrifices que nous devons offrir au Seigneur dans la journée. […]

« De quelque manière qu’on suive la messe, il importe d’insister sur une chose importante. Il faut surtout nous unir profondément à l’oblation du Sauveur, prêtre principal : avec lui, il faut l’offrir à son Père, en nous rappelant que cette oblation plaît plus à Dieu que tous les péchés lui déplaisent. Il faut nous offrir aussi chaque jour plus profondément, offrir particulièrement les peines et contrariétés que nous avons déjà à porter et celles qui se présenteront dans la journée. » (Dossier, texte 66)

Et, alors qu’un récent Motu proprio entend confiner la messe traditionnelle, écoutons Mgr Lefebvre, s’adressant à de futurs prêtres : « Il faut maintenir notre sainte messe de toujours. C’est elle qui est la pierre fondamentale de l’Eglise, c’est elle qui est le trésor que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a donné : “Hic est calix sanguinis mei, novi et æterni testamenti, du nouveau et de l’éternel Testament” [paroles de la consécration]. Voilà le testament de Notre-Seigneur Jésus-Christ : son Sang répandu pour nous pour la rémission de nos péchés. C’est en cela que vous croirez, mes chers amis. Faisant cela, vous croirez au sacrifice de la messe, au sacrifice de Notre-Seigneur Jésus-Christ renouvelé par vous-mêmes, pauvres pécheurs ! Nous sommes tous de pauvres pécheurs. Comment le Bon Dieu peut-il nous donner un pouvoir semblable, de faire venir son Corps et son Sang sur nos autels, afin qu’ils servent à la rémission de nos péchés ?

« Vous maintiendrez le sens profond du saint sacrifice de la messe, qui n’est autre que la grande charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. En prononçant les paroles de la consécration, vous penserez au dernier soupir de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Vous penserez à son Cœur transpercé. Peut-on manifester un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime (cf. Jn 15, 13) ? Notre Seigneur a d’abord donné sa vie pour son Père, pour la gloire de son Père, pour rétablir la gloire de son Père. Jamais le Père n’a reçu une gloire aussi grande que lorsque Notre Seigneur a exhalé son dernier soupir et lorsque son Cœur a été transpercé. […]

« Vous donnerez par le saint sacrifice de la messe la sainte communion, le Corps même de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec tout le respect qu’on lui doit, lui qui est notre Dieu, notre Sauveur, notre Rédempteur. Vous apprendrez aux âmes le sacrifice. On ne parle plus du sacrifice de la messe, on parle d’une eucharistie, d’une communion, d’un partage. Ce n’est pas cela dont il s’agit dans la sainte messe ! Il s’agit du saint sacrifice, du sacrifice de Notre Seigneur. L’esprit de sacrifice, c’est l’esprit catholique. Là où il n’y a pas de sacrifice, il n’y a plus de catholicisme. » (Dossier, texte 56)

Voici ce que disait, lors de son jubilé de 1979, le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X sur la valeur civilisatrice du sacrifice : « La notion du sacrifice est une notion profondément chrétienne et profondément catholique. Notre vie ne peut pas se passer du sacrifice dès lors que Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dieu lui-même, a voulu prendre un corps comme le nôtre et nous dire : “Suivez-moi, prenez votre croix et suivez-moi si vous voulez être sauvé”, et qu’Il nous a donné l’exemple de la mort sur la croix, qu’Il a répandu son Sang ; oserions-nous, nous ses pauvres créatures, pécheurs que nous sommes, ne pas suivre Notre-Seigneur Jésus-Christ en suivant son sacrifice, en suivant sa croix. Voilà tout le mystère de la civilisation chrétienne, voilà ce qui est la racine de la civilisation chrétienne, de la civilisation catholique. » (Dossier, texte 76)

Dans l’esprit de cette croisade, il appartient aux jeunes, aux familles, aux chefs de famille – chacun selon ses responsabilités propres – de recevoir ce trésor et de le faire fructifier personnellement et socialement. 

Tel est le sens profond du pèlerinage qui commence aujourd’hui, avec la parution de ce dossier doctrinal et spirituel. Comment marcherons-nous ? Avec des semelles de plomb ou avec des ailes ? Nous avancerons, et Dieu nous fera parvenir au but. Nous bataillerons, et Dieu nous donnera la victoire. Or, nous rappelle le Père Calmel, « il est impossible d’avoir part à la victoire du Christ et de rester pesant, sombre et morose. La légèreté est un des signes les plus caractéristiques de la vie dans le Christ. Parce que nous sommes baptisés et que nous communions à Jésus-Christ, quel que soit notre fond d’inquiétude et d’angoisse, il y a dans notre âme des possibilités d’allégement, de sourire et de liberté qui ne demandent qu’à se manifester et à tout envahir.
« Le vrai disciple du Christ est léger comme un oiseau du ciel ; il est certain qu’un Autre s’occupe de lui faire trouver le nécessaire et même le superflu et que c’est en vain qu’on lui tend des filets parce qu’il a des ailes (Pr 1, 17). » (Dossier, texte 29)

Alors, marchons ! Mieux, volons !

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