Reportage du pèlerinage Ecône-Assise (1/2)

Impressions d’un pèlerin d’Écône vers Assise du 30 juin au 7 août 2018

Les pèlerins ont rejoint Écône pour assister aux toujours magnifiques et émouvantes cérémonies d’ordination le 29 juin. Le lendemain, Delphin A., Antoine D., Béatrice et Thierry D., Philippe L., Vincent G., Sophie P. et moi nous réunissons autour de notre aumônier, le Père Fidèle-Marie, pour démarrer le pèlerinage à partir du tombeau de Monseigneur Lefebvre, après la bénédiction d’usage et aussi après un splendide petit déjeuner que nous avaient préparé les parents du Père que nous remercions ici très chaleureusement.

 

Le ciel bleu azur du Valais est splendide. La température déjà chaude deviendra incommodante par la suite de la journée… et des jours suivants. À Martigny, nous rejoignons la Via Francigena et voilà que surgit la première difficulté. En effet, il va falloir ascensionner le Col du Grand-Saint-Bernard, soit 2 000 mètres de dénivelé, ce qui fut exécuté en trois jours avec plus ou moins de facilités selon les pèlerins et au cours desquels Olivier Le B., puis Patrick B. nous ont rejoints. Nous avons ainsi admiré, et le mot est faible, la beauté des montagnes, des vallées, des bois de cèdres et de sapins, des troupeaux de vaches en alpage, bref la beauté de la création dont Dieu nous a pourvus et qui témoigne de Sa présence !

 

L’escale au refuge à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard fut donc reconstituante et appréciée ; la soupe était si bonne que notre groupe s’est senti tenu de ne pas en laisser une seule goutte car, sans notre intervention, elle aurait pu se gâcher les jours suivants.

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Restauration à l’hospice du Grand-Saint-Bernard

 

Le lendemain le départ s’effectue initialement dans le brouillard et quelques restes de névés de neige sale, tout à fait localisés, pour rejoindre la « frontière » italienne et dévaler, en plein soleil italien, les presque 1 500 mètres dans la splendide vallée d’Aoste et ses arrière-plans alpestres gigantesques et aboutir à… Aoste.

Pendant plusieurs jours nous suivrons la vallée où coule la tempétueuse Doire Baltée. Malheureusement, ce parcours fut le théâtre d’un accident. En effet, une mauvaise chute affecta Sophie d’une fracture, elle fut donc évacuée vers l’hôpital puis dû être rapatriée dans son île de La Réunion. Elle nous quitta le cœur gros mais cependant, fréquemment tenue au courant de notre progression, elle n’en continua pas moins, avec nous, le pèlerinage d’une autre façon fort spirituelle.

 

Soudainement à l’approche d’Ivréa nous laissons derrière nous le relief montagneux alpin en pénétrant dans la (morne) plaine du Pô et ses rizières à perte de vue, que nous allons parcourir pendant plus d’une semaine sous un soleil de plomb. Comme prévu, Béatrice nous quitte et les vieux routiers tels que Dominique E. puis Jean-Pierre D. et encore Jean-Marc T. nous rejoignent. Nous traversons les magnifiques villes de Santhia, Vercelli, Mortara, Pavie où nous avons l’opportunité de faire nos dévotions devant l’impressionnant tombeau de marbre blanc de Saint Augustin.

 

Pratiquement chaque soir, nous bénéficions d’un accueil paroissial, quelquefois sommaire mais offrant généralement la possibilité de prendre une douche à l’étape, c’est-à-dire le bonheur absolu du pèlerin qui arrive fourbu, harassé, crotté et suant. Le plus souvent l’accueil est chaleureux, les italiens sont charmants et pas stressés du tout selon leur leitmotiv : « Va bene ! ». Nous avons généralement obtenu sans difficulté une église pour la messe dite le soir, afin de partir tôt le lendemain, « à la fraîche ». Il faut dire que l’intervention de notre aumônier de choc, le Père Fidèle-Marie, puis dans la deuxième partie du parcours, le père Michel-Marie, n’y est pas pour rien. Si l’habit ne fait pas le moine, il doit tout de même imposer le respect car, de toute évidence, il facilite les « négociations », mais aussi marque une très grande différence par rapport à beaucoup de prêtres rencontrés en shorts ou autres vêtements bigarrés qui eux, entretiennent leur anonymat… va bene !

Mais il faut reprendre le chemin au milieu des rizières et rejoindre la rivière Pô puis Piacenza en suivant le parcours que la tradition attribue à Sigéric de Cantorbery au IXe siècle, nous embarquons donc sur une chaloupe qui nous fait épargner presque 5 kilomètres. Tous ont emprunté ce moyen ? Bien sûr que non puisqu’un dissident, Vincent, s’étant découvert un tempérament de dauphin a effectué le parcours fluvial à la nage !

 

La plaine du Pô et ses interminables rizières prend fin à Fidenza où Olivier Le B. nous abandonne, à notre grande déception, mais c’était prévu. Nous abordons ici un nouveau relief (…).

Suite du reportage : cliquez ici.

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